En novembre dernier, l'Observatoire sur la santé mentale étudiante en enseignement supérieur (OSMÉES), financé par le Fonds de recherche du Québec et le ministère de l'Enseignement supérieur, lançait sa première enquête sur la santé mentale étudiante en enseignement supérieur Temps pour toi dans 77 cégeps, collèges et universités à travers la province. L'analyse préliminaire des données des 32 790 personnes étudiantes répondantes met en lumière l'importance que la santé mentale étudiante demeure une priorité et une responsabilité partagée dans le vaste écosystème de l'enseignement supérieur.
D'après cette première phase d'analyse, 41,1 % des personnes étudiantes interrogées perçoivent leur état de santé mentale comme « Excellent » ou « Bon ». Cela indique qu'une importante proportion des personnes étudiantes évaluent leur état de santé mentale positivement. Or, 42,9 % des personnes étudiantes répondantes présentaient un trouble d'anxiété généralisée probable. Pour les symptômes dépressifs, les résultats révèlent que 46,6 % présentaient un épisode dépressif majeur probable au moment de l'enquête. L'OSMÉES réitère que la santé mentale des personnes étudiantes est influencée par une multitude de facteurs, d'où la nécessité de poursuivre les actions à tous les niveaux du système.
« Les résultats de cette enquête sont extrêmement importants pour connaître non seulement l'état de santé mentale actuel des personnes étudiantes, mais aussi sa trajectoire. Par exemple, les résultats démontrent une prévalence de troubles d'anxiété généralisée et de dépression majeure probables inférieure à celle pendant certaines périodes de pandémie de COVID-19. Cependant, les proportions demeurent élevées et soulignent l'importance de poursuivre les actions de promotion, de prévention et d'intervention auprès de la population étudiante québécoise », affirme Benjamin Gallais, codirecteur de l'OSMÉES, chercheur à ÉCOBES - Recherche et transfert et professeur à l'Université du Québec à Chicoutimi.
Depuis le lancement du Plan d'action sur la santé mentale étudiante en enseignement supérieur du ministère de l'Enseignement supérieur (PASMÉ) en 2021, de nombreux progrès ont été remarqués sur le plan de l'offre de services de soutien et d'initiatives pour favoriser la santé mentale des personnes étudiantes, tant sur les campus collégiaux et universitaires qu'en ligne, ce qui témoigne d'une vaste mobilisation prometteuse autour de la santé mentale étudiante au Québec. L'OSMÉES a notamment pu compter sur le soutien indéfectible des associations étudiantes, de l'Initiative sur la santé mentale étudiante en enseignement supérieur (ISMÉ) et des établissements participants au cœur du lancement de sa première enquête.
« Bien que certains résultats préliminaires soient encourageants, d'autres mettent en lumière toute l'importance de poursuivre cette mobilisation afin de promouvoir une culture favorable à la santé mentale étudiante dans nos établissements. Les analyses approfondies des données, dans les prochains mois, permettront de mieux accompagner les établissements dans la révision de leur plan d'action en santé mentale étudiante », souligne Julie Lane, codirectrice de l'OSMÉES, directrice du Centre RBC d'expertise universitaire en santé mentale et professeure à l'Université de Sherbrooke.
Les premières données rendues publiques par l'OSMÉES sont disponibles via une infographie. Le rapport complet de l'enquête, qui présentera un portrait plus exhaustif de la santé mentale étudiante, de ses facteurs de risque et de protection, ainsi que les recommandations qui en découlent, sera publié à l'automne 2025. Une deuxième vague de collecte de données sur la santé mentale des personnes étudiantes en enseignement supérieur est prévue à l'automne 2026.
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