Le brouhaha de la rentrée est passé depuis longtemps et les étudiantes et étudiants s'apprêtent maintenant à passer leurs examens de fin de session. Mais, en cette Journée du personnel professionnel en enseignement supérieur, force est de constater que la situation est toujours aussi difficile. Les compressions de 151 millions $ dans le réseau collégial font mal et le personnel professionnel en paie le prix fort. L'épuisement se fait de plus en plus sentir.
Dans les derniers mois, des personnes conseillère en orientation, des psychologues, des analystes en informatiques, des aides pédagogiques individuels, des personnes conseillères pédagogiques et plusieurs autres ont vu leur poste être aboli. Certes, aucun d'entre eux n'enseigne. Mais ils sont néanmoins des rouages essentiels du fonctionnement des cégeps, de la réussite des étudiants et des services aux entreprises.
Pour livrer du contenu de qualité, les enseignants ont besoin d'outils et de soutien des professionnelles et professionnels. Pour avoir l'esprit disponible pour de nouveaux apprentissages, les jeunes ont parfois besoin de leur coup de pouce. Quant aux entreprises, elles ont besoin de leur travail pour les épauler dans leurs projets. Tout cela concerne le cœur de la mission des cégeps. Et on parle ici d'humains, de relations tissées avec soin et d'un savoir-faire incomparable.
Chaque poste supprimé affaiblit la capacité du réseau collégial à répondre aux besoins du Québec d'aujourd'hui et de demain. En mai, cette annonce a entraîné une levée de boucliers, tant du côté patronal que syndical. Tous s'entendaient pour dire qu'il était irréaliste de couper autant sans conséquences. Chacun redoutait des annulations de projets éducatifs, la disparition de services aux étudiantes et étudiants et une surcharge de travail importante pour le personnel qui demeurait en poste.
Depuis, le gouvernement a fait la sourde oreille et on constate que ces appréhensions se sont concrétisées. Le premier ministre prétend ne pas toucher aux services à la population, mais c'est faux. Il suffit de franchir les portes d'un cégep pour le constater : délais pour consulter un professionnel, activités et projets mis sur pause, matériel et locaux désuets, etc. Le personnel professionnel redouble d'ardeur pour tenter de compenser les manques du système, mais il y a une limite à faire plus avec moins. Cette limite est dépassée depuis un bon moment déjà.
En cette journée dédiée au personnel professionnel en enseignement supérieur, il faut plus qu'une reconnaissance symbolique. L'heure n'est plus aux mots d'encouragement, il faut des gestes concrets de la part du gouvernement. Nos membres ne réclament pas la Lune, seulement les moyens de bien effectuer leur travail. Investir dans la réussite, c'est toujours un investissement payant. À terme, toute la société va en bénéficier.
Guillaume Bouvrette, Président du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec









